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Journal de diaristes

Forum des diaristes 5

3 Juin 2019 , Rédigé par Benyounès Bellagnech Publié dans #Débat sur le journal

 

Le journal est un lieu de questionnement par excellence

 

 

Bonjour à toutes et à tous,

 

Comme d'habitude, le propos qui suit a pour seul objectif, la participation au débat en cours et ne se contente pas de question-réponse comme dans les cours classiques ; J'ai été formé à l'autogestion pédagogique dont je m'inspire également dans ce forum des diaristes qui demeure participatif.

Le questionnement porte en lui une ou des provocations au sens positif du terme ; en effet lorsqu'une question est posée, une sorte de dispositif se déclenche en nous, c'est un mélange de réactions, d'émotion, de validation ou non d'un propos, de sensations, de mémoire, de lectures passées, de rencontres ou de quelque chose vue ou entendue, voire même d'auto-censure dans le cadre de l'institué notamment lorsqu'il s'agit de son propre professeur. Dans le cours auto-géré, le professeur est un membre du groupe il a le même rôle et la même situation que les autres, le cours en général passe par une question de lancement d'un des membres du groupe et les interventions s'enchaînent jusqu'à la fin de la séance.

 

Dans ce forum nous essayons ensemble d'importer cette pratique autogestionnaire dans le domaine virtuel, tout en étant très satisfait des résultats qui montrent le niveau très élevé des étudiants, notamment lorsqu'ils disposent du temps pour réfléchir, chercher et débattre. Le questionnement joue son rôle de mobilisateur des compétences de recherche et du savoir.

 

Merci à Muriel, Adele et Cedric qui ont répondu à la question posée sur le journal spirituel et ces réponses démontrent bien le caractère provoquant (au sens positif) et mobilisateur des connaissances sur un sujet qui ne les concernent pas directement mais indirectement. Peut-être que ceux qui écrivent ou qui ont écrit le journal spirituel auraient pu nous éclairer davantage.

 

Je suppose que les formes de spiritualité, comme des religions font partie de l'humanité et peuvent ainsi faire l'objet de questionnement et la culture humaine en général est riche d'apports en la matière. Notre questionnement a été précis et demandait une ou des réponses précises pas au sens scientifique du terme mais au sens discursif. Ainsi, nous sommes passés de la spiritualité tout court à la spiritualité laïque faisant ainsi une distinction entre la spiritualité d'ordre religieux, que personne n'a évoqué et tant mieux, et à ce propos je remercie Muriel qui cite René Barbier qui m'est venu à l'esprit dès le début de ce débat, mais j'essaie de ne pas trop alourdir mes propos par des citations, néanmoins, j'invite à lire René Barbier qui a beaucoup travaillé cette question de la spiritualité laïque et l'éducation. Par ailleurs, il avait un blog que je lisais régulièrement intitulé le journal des chercheurs. Cela vaut la peine d'y jeter un œil, car il y mettait tout ce qu'il écrivait au jour le jour. Concernant notre débat, je le cite :

 

« L'éducateur est un praticien, un chercheur et un être réflexif. C'est à partir de sa propre expérience qu'il raisonne et qu'il comprend. Il demeure sensible à l'Ouvert et à l'imprévu des nouvelle socialités qu'il ne cesse de rencontrer dans son action éducative. Beaucoup de jeunes gens attendent de sa part, une parole "autre". Ni parole instituée des religions confortables, ni parole rigidifiée des anciens rationalismes, ni discours idéologiques des théories révolutionnaires, ni indifférence prudente à l'égard du spirituel, ni absence de parole au nom de l'ignorance, les jeunes veulent que l'enseignant s'implique et acceptent le dialogue sur cet objet de connaissance si difficile. »

http://www.barbier-rd.nom.fr/educ.spirituel.afirse.pdfhttp://www.barbier-rd.nom.fr/educ.spirituel.afirse.pdf

 

Nos intervenants ont mis l'accent sur la spiritualité en tant qu'expérience, je suis d'accord mais du point de vue philosophique et ce serait une expérience existentielle et non scientifique au sens restreint du terme. Ce que l'on appelle l'expérience scientifique suppose les mêmes conditions qui aboutissent aux mêmes résultats ce qui n'est pas le cas l'expérience spirituelle qu'elle soit collective ou individuelle.

Adele rapproche la spiritualité de la philosophie avec raison notamment lorsqu'il s'agit de spiritualité laïque. Quant à Cédric, il évoque certains travaux de Georges lapassade et se demande si ce dernier n'était pas dans le domaine de la spiritualité. J'ai travaillé avec Lapassade pendant dix ans dans la revue Les irrAIductibles, j'ai vu comment il travaillait. Un jour nous avons évoqué René Barbier, Georges me dit que Barbier est dans une aventure mystique ! Ceci étant, certains sujets traités par Georges peuvent paraître d'ordre spirituel, mais sa démarche a toujours été guidé par la question : qu'es-ce qui se passe ? Quoi ? et comment ? dans une démarche en tant que psychosociologue, anthropologue ou ethnologue.

 

Merci Cedric de citer la présentation du cours sur le journal spirituel, cela permet de faire repartir le débat sur un texte clair et précis. Je note qu'il s'agit notamment d'un journal en lien avec le journal de lecture et avec d'autres cours, cequi enlève toute ambiguïté à la démarche.

Cet échange me fait penser à rappeler quelques auteurs que j'ai lu récemment ou que je suis en train de lire : André-Comte Sponville, Frédéric Lenoir, Jean-François Revel et Matthieu Ricard dans « Le Moine et le philosophe », Soeren Kierkegaard dans « le journal du séducteur » , Irvin Yalom dans « Et Nietzsche a pleuré », je ne cite que les auteurs qui sont en lien d'une manière ou du notre avec le sujet de notre débat.

 

Merci à toutes et à tous d'avoir provoqué cet agréable échange.

Benyounès Bellagnech 

 

 

 

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