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Forum des diaristes 2
Bonjour,
Initialement j'avais l'intention de rappeler le fonctionnement du forum en tant qu'espace agorique ouvert aux contributions coopératives à la réflexion collective sur la pratique du journal. En lisant toutes les interventions, je me suis rendu compte que l'idée est formidablement acquise et que certaines contributions participent de ce travail collectif.
Amelie, évoque la dissociation éprouvée en écrivant quatre journaux. Cela me renvoie aux études de Georges Lapassade sur la dissociation. En effet, il distingue entre la dissociation pathologique analysée par les psychologues et la dissociation créative. Il évoque l'idée que nous soyons tous dissociés avec des degrés différents. Il suffit d'observer comment nous agissons dans la vie quotidienne pour s'en rendre compte, à titre d'exemple : conduire, discuter, écouter la musique et répondre au téléphone, tout cela en même temps. En matière du journal, nous avons l'exemple de Remi Hess qui a la capacité d'écrire plusieurs journaux traitant de thèmes différents et ce en même temps. En ce qui me concerne, en préparant ma thèse, j'ai écrit plusieurs journaux, une trentaine, mais peu ont été intégrés dans le corps du texte final. Par la suite, je me suis mis à l'écriture d'un seul journal dans lequel je fourre tout : ma vie, mes rencontres, mes lectures et même mes projets d'articles ou de recherche.
Il se peut que l'on doit répondre à des commandes de plusieurs journaux, comme c'est le cas je crois en licence, dans ce cas il faut répondre à la demande en s'appuyant sur notre capacité de gérer la dissociation et en faire un moment créatif. Le chevauchement des idées, la répétition, ou le copier coller peuvent nous venir en aide. Le plus important est de franchir l'obstacle tout en gardant à l'esprit l'importance de son propre journal dans le parcours.
Marion, je suis en parfait accord avec toi sur la satisfaction que l'on éprouve lorsqu'on relit le journal. En général on est surpris et on se demande:Est-ce que c'est moi qui a écrit cela?Suis-je devenu écrivain ? Raison de plus pour continuer à écrire son journal.
Adel, L'essentiel est d'écrire son journal sans se soucier de ce qui advenir par la suite. Dans le cas où il y ait une demande précise, on prend du journal ce qui est demandé. Si ce qui est demandé est un journal de lecture, on extrait du journal tout ce qui est en rapport avec la lecture et on le présente comme journal de lecture, ceci dans le cas où l'on tient un journal total. En revanche si dès le départ, on se sent en mesure de tenir plusieurs journaux à la fois, la tâche se facilite.
Tu écris que le journal est une forme de réécriture. J'approuve et j'ajoute que le journal permet de vivre deux fois, car en écrivant sa vie, on la vit une deuxième fois.
Julien, Comme le début de chaque chose, l'écriture du journal ne déroge pas à la règle. On a quelques appréhensions, mais une fois lancé, on retrouve l'intérêt et le goût d'écrire son journal. J'ai débuté l'écriture du journal avec René lourau et poursuivi avec Remi Hess ; Il m'ont appris l'écriture libre et sans entraves. C'est la plus belle leçon pédagogique. Écrire comme on est, lorsque le processus s'enclenche, tout devient facile par la suite. Le tri dans le texte devient accessible selon les demandes. Dans la quantité,il y a de la qualité et c'est pour cette raison qu'il faut d'abord s'accrocher à écrire et encore à écrire son journal. Par exemple, si on se trouve face à une difficulté ou un obstacle, on le décrit, le journal est là pour ça, pour supporter et porter nos malheurs ainsi que les bons côtés de notre vie.
Emeline, A priori, le journal n'a pas de règle, c'est une pratique volontaire et individuelle. Le sujet s'y sent libre d'écrire ce qu'il veut. La question se pose sur le sens académique. L’introduction du journal au sein de l'université est récente. Il a fallu mener des batailles de l'instituant contre l'institué pour enfin adopter le journal comme outil pédagogique fondamental. Ceci étant, l'institué ne baisse pas les bras, il utilise des moyens dérobés pour contourner cette pratique libre du journal, en lui imposant des règles dites académiques, synthèse, résumé, abstract, lecture diagonale, etc. Cependant, ce qui défini l'identité du journal C'est la subjectivité, autrement dit l'auteur du journal et sa présence dans le journal tout en étant le maître de ce qu'il y écrit.
Quant à la forme du journal, son auteur-autrice est libre de choisir la forme qu'il souhaite selon sa créativité, le flash-back, les photos, les dessins etc peuvent des fois enrichir le contenu d'un journal. Les exemples des journaux des artistes sont la preuve de la richesse de leurs journaux et de leur créativité.
Certes le journal renvoie au vécu et c'est bien là sa mission et son objectif.
Aline, Je suis tout-à-fait d'accord avec toi sur le fait que le journal est un outil d'analyse de soi et d'analyse de l'auteur en lien avec l'objet qu'il traite.
Nadia, Merci pour ta contribution-réponse à Adel. C'est l'objectif de ce forum de créer une transversalité dans les échanges entre les étudiants.
Adel, A mon tour de te poser une question sur le journal spirituel. Qu'est ce qu'un journal spirituel ? Qu'est-ce qu'il doit contenir ? Merci de m'éclairer un peu sur le sujet.
Chère Muriel, Merci infiniment pour ta contribution. Cela me donne envie de te lire davantage et si tu as envie de partager tes écrits, je t'invite si tu le souhaites à te publier sur le blog. Merci pour l'évocation de la question de l'implication-concept fondamental de l'analyse institutionnelle. Merci pour le partage de l'extrait de ton journal. C'est l'occasion de rappeler que l'on peut partager des extraits de journaux sur ce forum.
Virginie, Je suis heureux pour toi que tu éprouves une satisfaction à l'écriture et à la relecture de tes écrits.
Benyounès Bellagnech
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